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CALVET (Emile). Dans mille ans.

CALVET (Emile). Dans mille ans.

SKU : 9501580
900,00 €Prix
Paris, Ch. Delagrave, [1883], gr. in-8 (29 x 20 cm), percaline bleue, plats biseautés. Au premier plat, or, noir et au palladium, vasque et fontaine en eau, un casque et une bouteille de verre posés à côté, survolés d'un appareil volant futuriste d'après la gravure de la p. 391 reprise en page de titre). Second plat orné de motifs géométriques noirs formant encadrement avec un écusson central marqué aux initiales CD de l'éditeur, dos à caissons ornés chacun d'un motif (de bas en haut : le même appareil volant vu sous un autre angle, un personnage tenant en équilibre sur sa tête une fiole de produits chimiques d'où s'échappe un nuage de fumée, allégorie du progrès, d'après le dessin de la p. 242, et un casque tel qu'en portent les hommes de l'an 2880, comme ceux des dessins des pp. 145 ou 181), tr. dorées (Paul Souze, graveur, Ch. Magnier, relieur), 448 pp. (DJ2) ¦Édition originale de ce texte futuriste illustré de 140 gravures in et h.-t. par V. NEHLIG, paru en feuilleton dans Le Musée des familles en 1883. "Dans mille ans est un beau livre, par lequel M. Calvet répond à cette question : dans dix siècles, avec les progrès de la science, quelle sera la physionomie de Paris?" dit Le Correspondant (t. 141, 1885, p. 1129) en précisant que les dessins sont gravés par Méaulle. Roman d'anticipation situé en 2880, "un avenir qu'atteignent trois hommes en absorbant une drogue extraite d'une plante tropicale inconnue. L'idée qu'avance Wells dans Quand le dormeur s'éveillera, à savoir qu'un homme peut posséder un pays par la capitalisation des intérêts composés de sa fortune durant son hibernation, est ici inversée : l'un des personnages doit au Mont de Piété une masse d'or "deux cent cinquante mille milliards de fois plus grande que notre planète" (Versins, Encyclopédie de l'utopie..., p. 143). Le roman de Calvet est un intéressant exemple d'anticipation dans un domaine où Jules Verne, qu'on présente toujours comme le "père" de la science-fiction, n'a jamais osé s'aventurer... jusqu'à ce qu'on exhume un essai de jeunesse, Paris au XXème siècle, qui fut refusé par Hetzel. Ce dernier n'a jamais été séduit par ce genre de récit, lui préférant les récits géographiques, éducatifs et récréatifs. Aussi, à de rares exceptions près, Jules Verne - ce n'est pas faute d'y avoir songé car le genre était dans l'air du temps -, ne s'est guère risqué à décrire la société et les technologies du futur, laissant le champ libre à d'autres auteurs moins renommés, comme ce Calvet, inconnu par ailleurs. Celui-ci, dont même le prénom n'est pas mentionné ailleurs qu'au dos de la reliure de son livre, offre un divertissement futuriste amusant et de bon aloi, où abondent les innovations attendues - véhicules électriques, aéronefs, mer saharienne, etc., - ou plus originales encore. Ainsi, dans son essai Panorama de la science-fiction (1975, p. 357), Jacques Van Herp constate que, bien souvent, "les cités prédites par les anticipateurs sont infiniment plus proches de la réalité que celles des théoriciens" des réformes sociales. Il donne comme exemple l'idée exposée par Calvet d'un "impôt-assurances assurant la retraite et la gratuité des soins médicaux". Si Calvet est inconnu, il n'en est pas de même de son illustrateur, le peintre Victor Nehlig (1830-1909). Exilé aux États-Unis de 1850 à 1872, il revient pour de brefs séjours en France, et meurt à New York. L'essentiel de sa carrière s'est déroulé aux États-Unis, où il est mentionné dans nombre de dictionnaires d'artistes et d'histoires de l'art. Son tableau représentant Pocahontas sauvant John Smith (1870) est très souvent reproduit en couverture des livres sur l'héroïne indienne, dont l'histoire a donné lieu à plusieurs films, dont un dessin animé et surtout Le Nouveau monde de T. Malick (2005). Il a travaillé pour le magazine pour enfants Saint-Nicholas (New York), ce qui l'a probablement mis en relation avec Delagrave, éditeur du Saint-Nicolas français. "Une bonne anticipation utopique à la mode du XIXème siècle, où aucun point n'est passé sous silence", conclut Versins. Mentionné dans les "Livres d'étrennes", Revue des Deux Mondes, déc. 1883, pp. 941-42. Vicaire, II, 30. Magnifique cartonnage dans une couleur rare et dont les ors et l'argent sont éclatants.
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