CHANCEL (Jules). Tiarko le chevrier de Napoléon.
350,00 €Prix
Paris, Librairie Ch. Delagrave, [1909], gr. in-8 (30,5 x 21 cm), percaline vert sapin, bords biseautés. Au premier plat polychrome et or, Tiarko en costume basque menant la voiture du roi de Rome, tiré par deux chèvres, une noire et une blanche, sous la surveillance de Napoléon, observé par mesdames Sans-Gêne et de Montesquiou (p. 193), cadre doré avec aigles poinçonnés aux angles supérieurs. Second plat orné d'un paon à froid, au dos Tiarko dans le même costume assis sur un talus surveillant sa chèvre noire, tr. dorées, 304 pp. ¦Édition originale illustrée de 172 dessins par Raymond de LA NÉZIERE, dont 19 à pleine page. D'abord publié en feuilleton dans Saint-Nicolas en 1908 puis dans L'Écolier illustré en 1909, dans la même mise en page, sixième titre de la collection Les Enfants à travers l'Histoire (période 1805-1815). C'est l'histoire romancée du roi de Rome, né aux Tuileries le 20 mars 1811, fils et héritier de Napoléon et de sa seconde épouse Marie-Louise d'Autriche, arrière-petit-neveu par sa mère de Marie-Antoinette. Sa gouvernante était Mme de Montesquiou, personnage du roman. Mort en 1832 au palais de Schönbrunn, à Vienne, son surnom "l'Aiglon", rendu célèbre par la pièce d'Edmond Rostand (1900), vient d'un hommage que lui rendit Victor Hugo (Napoléon II, poème composé en 1832). Le roman de Chancel est résumé en détail par le Polybiblion : "L'histoire de Louis Cormas, le Moucheron de Bonaparte, avait, aux étrennes dernières, captivé plus d'un enfant ; celle de Tiarko, le chevrier de Napoléon , n'intéressera pas moins les jeunes lecteurs. Ce Tiarko n'est qu'un petit bohémien, mais il a la chance d'avoir pour père adoptif le roi des Romanichels, le vieux Bodog, dont la puissance occulte le guide et le protège ; même après sa mort, Bodog rendra encore service à l'enfant, dont il a rêvé de faire un Français et un brillant officier de l'Empereur. Tel n'est pas tout à faire le destin de Tiarko ; il débute très bien, ce petit, après avoir été recueilli par notre vieille connaissance le capitaine Cormas et par sa charmante femme ; aidé par Bodog, il rend à Napoléon, et à son nouveau maître en même temps, des services éminents : sans lui, Austerlitz eût été impossible. Mais, une fois enfermé comme boursier de l'Empereur lui-même à Louis-le-Grand, Tiarko se dessèche d'ennui ; il lui faut la vie libre, le grand air, les combats et finalement il s'échappe du lycée. D'aventures en aventures, il arrive à devenir, grâce à la maréchale Lefèvre, le chevrier du petit roi de Rome, puis son écuyer ; bonapartiste intrépide, il suit Napoléon II à Schönbrunn après la chute de l'Empire, et là, de concert avec le colonel Cormas, qui n'hésite pas à mettre en péril sa propre vie et celle de son fils unique, il essaie d'enlever Napoléon II à sa captivité dorée ! Il faut lire, dans le volume de M. Jules Chancel, à la suite de quelles dramatiques péripéties cette audacieuse entreprise, qui avait d'abord semblé devoir réussir, a piteusement échoué et pourquoi le Roi de Rome est demeuré le duc de Reichstadt." On le voit, le contexte historique a été soigneusement reconstitué par l'auteur : en évoquant la création des lycées par Napoléon ou en décrivant l'éducation du roi de Rome, ses promenades, ses occupation, son entourage... Avec cette collection de livres, dont les héros sont des enfants de différentes périodes, l'auteur entendait apprendre l'histoire à ses lecteurs en les amusant. La formule, originale, eut du succès. Ce livre fait penser à celui d'Eudoxie Dupuis et Job, Le Page de Napoléon (1896, PH 15/284), mais on constate chez Chancel un réel souci d'instruire ses lecteurs à l'aide d'une fiction fort ingénieuse. Le roi de Rome était familier aux lecteurs du début du XXe siècle. On a cité L'Aiglon de Rostand, incarné par Sarah Bernhardt, pièce universellement célèbre. Une autre oeuvre a marqué le public : la pièce de Victorien Sardou et Émile Moreau, Madame Sans-Gêne (1893), personnage que l'interprétation de Réjane rendit illustre et qu'elle joua jusqu'à sa mort en 1920. En 1894, Edmond Lepelletier en tira un cycle romanesque en trois parties (La Blanchisseuse, La Maréchale, Le Roi de Rome), maintes fois réédité en collection populaire. C'est Victorien Sardou qui créa le sobriquet de Madame Sans-Gêne (que Chancel réutilise d'ailleurs dans son récit comme s'il était d'origine) pour désigner Catherine Hubscher (1753-1835, cantinière et repasseuse de modeste extraction, épouse du soldat Lefebvre, promu général puis nommé maréchal d'Empire en 1804, devenue ainsi duchesse de Dantzig), restée célèbre pour son franc-parler, appréciée et protégée par l'Empereur contre ceux qui voulaient la chasser de la cour. Premier plat magnifique, ors repris.PH 52-936 = PH 21-400
SKU : 9500596