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CREUX (Léon). Le Voyage de l'Isabella au centre de la Terre.

CREUX (Léon). Le Voyage de l'Isabella au centre de la Terre.

SKU : 9500997
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Paris, Librairie Ducrocq, Chulliat Éditeur, 1922 (imp. 11-1921), gr. in-8 (28 x 19,5 cm), toile crème, décor polychrome continu. Au premier plat, en haut, l'usine de la Lewelwith Mining Co , Nevada (p. 2), dessous une vue de la grotte cristalline où s'enfonce l'Isabella (p. 170). Au second plat, éclairs zébrant la "caverne fulgurante", explorée par deux êtres lumineux, nos héros, couverts d'aigrettes argentées (pp. 186-197), au dos une figure spectrale apparaît soudain (p. 278), tête verte, VI-426 pp. ¦Édition originale illustrée de 60 dessins de Paul COZE, dont 8 h.-t. en couleurs. Préface de Pierre Benoit. Versins, son découvreur, qui consacre deux pages (pp. 211-212) et une dizaine de mentions dans son Encyclopédie de l'utopie, des voyages extraordinaires et de la science fiction (1972). "Véritable festival géologique et minéralogique" (p. 367), il "est un excellent exemple de l'application de la technique à l'exploration subcorticale terrestre", illustrant un double thème, "la terre creuse abritant un système planétaire" (p. 875). Pour l'auteur, en effet, "outre les cavernes dont la croûte - très épaisse - de notre globe était percée, celle-ci contient en son centre creux un univers miniature qu'une sorte de périscope permet d'observer" (p. 876), "cosmogonie particulièrement intéressante", décrite au chapitre XXII (p. 208). Dans Les Terres creuses, Costes et Altairac ajoutent : "Un des monuments du genre (en France), recherché par des générations de spéléologues bibliophiles, roman qui ne nous cache rien de la diorite orbiculaire et autres minéraux semi-précieux (...). Ce livre se présente, dans une de ses éditions, comme recouvert par un tissu imprimé (ou sorte de percaline), ce qu i lui confère un aspect étrange participant sans doute à la légende." Cet ouvrage mythique, dû à la collaboration d'un ingénieur, Léon Creux (1875-1938) et d'un artiste d'exception, Paul Coze (1903-1974), bénéficie du patronage de Pierre Benoit, auréolé de la gloire de L'Atlantide (1919), qui rédige une préface sympathique. Sur le thème du voyage au centre de la terre défriché par Jules Verne, Léon Creux (dont c'est le véritable patronyme !) bâtit une fiction technologique étayée sur des schémas techniques et soutenue par une série d'aquarelles visionnaires de l'intérieur du globe, dont certaines en couleurs. L'illustrateur représente également les diverses parties intérieures de la machine fouisseuse. Léon Creux, ingénieur EPCI (École de physique et de chimie industrielle de la ville de Paris), est connu pour avoir déposé en 1905 un brevet de "Moteur rotatif à développante de cercle" (système L. Creux), qui fait toujours référence en mécanique. Dans Machines frigorifiques industrielles, l'ingénieur Georges Vrinat écrit : "Le compresseur à spirales, encore appelé d'origine "scroll", a été inventé puis breveté aux États-Unis par le Français Léon Creux, puis développé aux États-Unis au cours des années 1970. Ses premières applications furent dans le domaine de la petite climatisation (faible puissance), en particulier par le groupe DWM-Copeland, puis dans le domaine de la climatisation par la société Trane". Rédacteur en chef de L'Ingénieur français, Creux a publié en 1925 un deuxième ouvrage de science-fiction, Le Secret de la Dourada, chez le même éditeur, mais dans un format in-12, illustré par Luc Leguey (Les Terres creuses, n° 777). Présenté au concours de romans scientifiques de la revue Je sais tout en 1920, ce roman a peut-être précédé Le Voyage de l'Isabella. Creux adhère à la Société des Gens de Lettres en 1929, mais ne publie plus rien. Paul Coze est beaucoup plus connu. Né à Beyrouth en 1903, fils d'ingénieur, il découvre le scoutisme naissant en Égypte anglaise. Revenu à Paris en 19 15, il intègre la première troupe scoute de la capitale avec son frère. Étudiant à l'École des arts décoratifs, il se passionne pour la culture indienne, après la rencontre d'un chef Peau-Rouge dans une réunion scoute. Il entre en relation avec le romancie r René Thévenin (1877-1967) qui partage sa passion pour les Indiens, avec qui il écrit un livre, Moeurs et histoire des indiens peaux-rouges (Payot, 1928), couronné par l'Académie française, classique constamment réédité. Coze effectue de nombreux voyages au Canada et aux États-Unis qu'il relate dans trois livres (1929, 1930, 1935) avant de se fixer en Californie (1938) puis en Arizona (1952). Grâce à ses dons artistiques, il est initié aux rites et croyances de la tribu des Indiens Cris et rapporte des collections d'objets ethnographiques déposées au Musée du Trocadéro. Il étudie les danses indiennes et réalise des films documentaires, devenant même président du jury du festival de danses indiennes de Flagstaff (1942-1952), est nommé consul honoraire de France, fonde à Phoenix une école de dessin et travaille pour l'Association nationale des Parcs et Monuments. Il réalise une fresque indienne pour l'aéroport de Phoenix (1962, aujourd'hui en cours de restauration). "La réussite de Paul Coze ne se chiffre pas en dollars, elle est dans le souvenir d'un homme qui fut l'un des principaux artisans de la renaissance culturelle et artistique du peuple indien. À ce titre, le sénateur de l'Arizona Barry Goldwater disait de lui : "Aucun homme blanc n'a fait autant pour les indiens". Paul Coze a eu le grand mérite de croire en eux à une époque où les seuls Indiens que connaissait l'Amérique étaient ceux des plateaux d'Hollywood. Animé d'un idéal qui devait beaucoup au scoutisme, il a lutté pour la survie d'un peuple qui se mourait de désespoir au milieu de l'indifférence générale. Il a terminé sa vie dans son vieux ranch, entouré de pamplemoussiers, au milieu de ses paperasses consulaires, de ses toiles, de ses pots de peinture, de ses poupées Kachinas, de ses calumets, de ses tambours et de ces mille objets qui avaient chacun leur histoire. Le bonheur pour lui se résumait en trois mots : le scoutisme, les Indiens et la peinture" (Patrick Bureau, Quatre plumes d'aigle ou la vie de Paul Coze, 1994). Très bel exemplaire .
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