DELINES (Michel) . Russie . Nos alliés chez eux .
750,00 €Prix
Paris, Société française dédition dart, L.-Henry May, [1897], in-4 (33,5 x 26,5 cm), percaline rouge, bords biseautés. Au premier plat, noir, or et argent, composition florale, titre en français et en caractères cyrilliques argentés. Au second plat, logo noir de léditeur L.-Henry May (portrait de jeune fille dans une vignette florale), au dos, titre à lor et sous-titre au palladium, tr. dorées, gardes vert amande, (6)-II-336 pp. ¦La Grande-Russie (Novgorod le grand. Moscou et les moscovites. Saint-Pétersbourg. La vie militaire). La Petite-Russie (Le Dniéper. Les cosaques. Kieff. La vie religieuse. La Bessarabie, Odessa. La Crimée). Édition originale enrichie de 244 illustrations (26 à pleine page), dont 71 photographies, certaines groupées par quatre sur huit planches hors-texte, les autres in-texte ou à pleine page.Michel Delines est le pseudonyme que le romancier, musicologue, traducteur et publiciste Mikhail Osipoviè Ashkenazi, né à Odessa (1851-1914), a adopté quand il sest installé en France. Correspondant français de journaux russes, et spécialiste des affaires russes dans la presse française (du Temps au Journal des voyages), il est lun des passeurs de la culture russe en langue française.Ami de Pierre Kropotkine, il meurt avant la Révolution russe de 1917.Il écrit dans sa préface : « Les livres sur la Russie ne manquent pas dans la littérature française, mais ce sont pour la plupart des récits de voyages qui reflètent plutôt des impressions individuelles que la vie séculaire dune grande nation. Jai cru pouvoir combler cette lacune en laissant la parole aux Russes les plus autorisés, pour quils nous racontent eux-mêmes leur pays. Jai voulu faire connaître au public français la vraie Russie, telle que lont décrite ceux qui ont puisé leurs joies et toutes leurs douleurs, qui se sont pénétrés de toutes ses beautés, imprégnés de ses misères. Ayant passé les plus belles années de ma jeunesse sur les bords de la mer Noire et sur les rives de la Volga et de la Néva, jai pu donner ici et là mes propres appréciations, mais jai tenu à les corroborer par les études des écrivains russes les plus célèbres : Gogol, Tourguéneff, Tolstoï, Dostoïewski, Pissemski, Aksakoff, Dusspenski [sic], Maximoff, Diedloff, Séminoff et tant dautres… Jai tenu également à ce que lillustration fût russe, daprès des documents authentiques et ce na pas été chose facile que de les rassembler dans ce pays immense où lart photographique est encore peu développé. Il va de soi que je ne me suis occupé dans ce volume que de la Russie européenne et là encore jai dû me limiter, me contenant de faire ressortir la Grande-Russie et la Petite-Russie, laissant de côté la Pologne, la Finlande et les provinces Baltiques. Je nai pu que toucher à la Nouvelle-Russie et à la Crimée, afin dindiquer le rôle civilisateur de la Russie dans la région asiatique qui confine à ses frontières. Paris, le 20 novembre 1897. »Le rapprochement diplomatique de la France et de la Russie a généré un grand intérêt pour ce pays, qui sest répercuté dans lédition au cours des années 1890, notamment en plat historié. Sur le rapprochement franco-russe et celui des forces maritimes des deux pays, à Toulon en 1893, on consultera le livre de Victor Ardouin-Dumazet et Paul Gers, Au régiment, en escadre (1894, PH 28/523). La visite du nouveau souverain russe Nicolas II en 1896 suscite un flot de publications, à commencer par une description minutieuse (texte et photographies) de son séjour, Cherbourg Paris Châlons (1896, PH 28/525), au cours duquel il pose la première pierre du pont Alexandre III (qui sera inauguré en 1900 lors de lExposition universelle). Lintérêt du public français pour la Russie ne date pas de ces relations officielles, il est même antérieur aux guerres napoléoniennes (Faber du Faur, Campagne de Russie 1812, 1895, PH 32/612). Dix ans plus tôt, Victor Tissot publiait La Russie et les Russes (Plon, 1884, PH 6/124, réédité en 1893 sous le titre La Russie et les Russes, impressions de voyage, PH 27/522), qui préfigure le livre de Michel Delines. Dun autre côté, il a toujours existé en Russie un mouvement francophile, et la langue française était couramment pratiquée depuis le XVIIIe siècle. Il en résulte une édition de livres russes en langue française, comme en témoigne le livre de M. P. Fabricius, Le Kremlin de Moscou (Moscou, 1883, PH 1/07). De plus, la France a accueilli de nombreux émigrés russes. Dautre part, les écrivains français ont subi linfluence des relations entre les deux pays et ont tenu à mettre en scène des personnages russes dans nombre de romans faisant écho à lactualité, notamment à plat historié, tels ceux de Frédéric Dillaye, Les Étapes du cirque Zoulof (1892, PH 28/529) ou Georges Le Faure et H. de Graffigny, Aventures extraordinaires dun savant russe (1888-90, PH 33/630).Sur ce mouvement de russophilie, on consultera le livre de Charles Corbet, LOpinion française face à linconnue russe, 1799-1894 (Didier, 1967).Exemplaire superbe.
SKU : 9501308