DIEULAFOY (Mme Jane) . La Perse, la Chaldée et la Susiane .
750,00 €Prix
Relation de voyage. Paris, Hachette, 1887, gr. in-4 (34 x 27 cm), percaline rouge. Au premier plat, décor polychrome contrecollé présentant l'aspect général d'un tapis persan, large réserve centrale dorée où s'inscrivent titre, auteur et éditeur en caractères fantaisie en arabesques. Second plat identique, dos orné en long dans le même esprit (reprenant les motif d'encadrement des plats), titre sur fond doré dans un cartouche de tête de forme ogivale, nom de l'auteur dans un cartouche inf. à fond doré, tr. dor ées (A. Souze, graveur), (8)-739-(1) pp., index. ¦Relation de voyage (1881-1882) illustrée de deux cartes et de 336 gravures sur bois d'après les photographies de l'auteur, par A. de BAR, BARCLAY, É. BAYARD, Eug. BURNAND, H. CATENACCI, H. CHAPUIS, A. CLÉ MENT, Hubert CLERGET, Th. DEYROLLE, M. DIEULAFOY, DOSSO, FERDINANDUS, P. FRITEL, J. JACQUEMART, D. LANCELOT, J. LAURENS, A. MARIE, PRANISHNIKOFF, P. RENOUARD, E. RONJAT, SAINT-ELME GAUTIER, P. SELLIER, A. SIROUY, A. SLOM, F. SORRIEU, TAYLOR, É. THÉROND, L. THUILLIER, TOFANI, THIRIAT, H. TOUSSAINT, G. VUILLIER, Th. WEBER, ZIER, et Mlle M. LANCELOT. Édition originale en volume. Première publication en livraisons dans la revue Le Tour du monde, 1883-1886. Ingénieur des chemins de fer en Algérie, Marcel D ieulafoy (1844-1920) "se prend de passion pour l'art oriental et en 1881 il obtient du ministère de l'Instruction publique la mission d'étudier en Perse les vestiges de l'art sassanide (IIIe-VIIe siècles)" (Broc). Sa femme Jane Dieulafoy (1851-1916) "saisi t avec enthousiasme cette occasion", raconte Marie Dronsart dans Les Grandes voyageuses (Hachette, 1894). "Elle se fit photographe, apprit le persan, renoua plus ample connaissance avec Hérodote et consorts et partit à la découverte d'un monde très peu c onnu des Occidentaux en général, et des Français en particulier, malgré les relations si intéressantes publiées, de 1686 à 1711, par Chardin, le premier voyageur qui ait séjourné longuement en Perse et qui l'ait sérieusement étudiée ; malgré les travaux du s, au commencement du XIXe siècle, aux Anglais Morier, Fraser et Porter, et d'autres ouvrages (...) parmi lesquels (...) celui de lady Sheil, femme d'un ministre accrédité par l'Angleterre à la cour du Shah." (id.). "En suivant les voyageurs de ville en v ille, de caravansérails en forteresses, de palais en mosquées, de bazars en écoles, qui sont autant de rêves réalisés par une imagination artistique aussi gracieuse que grandiose (...) la première impression qu'on éprouve est étrange et charmante. Mais peu à peu, l'amas de ruines, la rareté des villes prospères, des monuments intacts, l'incurie qui laisse s'écrouler et disparaître les admirables travaux du passé auxquels le pays a dû sa grandeur (...), cet ensemble de déchéance (...) d'indifférence devant l es merveilles qui tombent en poussière (...) finit par inspirer une profonde tristesse, un découragement moral devant l'inanité des oeuvres humaines, quand on songe que l'on est sur la terre de Cyrus, de Darius et d'Alexandre (...)". "Telles étaient peut- être les impressions de M. et Mme Dieulafoy après quatorze mois passés en 1881-1882 à parcourir en tous sens la Perse, la Chaldée, la Susiane en dépit de l'absence de routes, de la fièvre, de la peste, d'une nourriture généralement détestable, souvent insu ffisante, de maintes nuits passées sur la terre battue ou à cheval pour éviter la chaleur du jour, et pis que tout, malgré les mauvaises volontés, les superstitions, les animosités de toute sorte" (ibid.). Les Dieulafoy explorent toutes ces contrées des M ille et une nuits : partis d'Arménie, ils contemplent le mont Ararat avant d'entrer en Perse, visitent Tauris en Azerbaïdjan, Téhéran, la ville sainte de Qom, la ville d'Ispahan, "qui ne déçoit pas les voyageurs. Qui pourrait rester insensible à ces jardin s, à ces palais, à ces mosquées étincelantes, à ces bazars et à cette place du Meidan comparable à la place Saint-Marc ?" (Broc). "Persépolis frappe par la grandeur de son site et la richesse de ses monuments : apadana (palais) de Xerxès et de Darius orn é de superbes sculptures" (id.). Ils visitent Chiraz, puis Bagdad, se rendent sur le "site de Babylone, plaine desséchée parsemée de tells et d'où émerge le Bir Nimroud, la Tour de Babel." Puis ils sont sur le site de Suse, "révélé en 1851 par l'Anglai s Loftus (...) Après quelques fouilles sommaires, M. Dieulafoy a l'intuition de la richesse exceptionnelle du site que les Anglais convoitent." Les Dieulafoy rentrent en France, à bout de forces, en avril 1882 : "Fatigués, malades, anémiés par la fièvre, M . Dieulafoy et moi revînmens en France avec l'idée bien arrêtée de ne plus nous désaltérer désormais à des sources étrangères", écrira Jane (A Suse, pp. 1-2). Mais "hanté par la vision des palais de Darius et de Xerxès", Marcel Dieulafoy "acquiert la c onviction que des fouilles méthodiques de grande ampleur sont nécessaires à Suse" (Broc). Elles seront l'objet d'un second voyage, en 1884-1885, toujours en compagnie de Jane, qui le relatera dans un autre volume gr. in-4 à plat historié, A Suse (1888, c f. PH 6), également prépublié en livraisons dans la revue Le Tour du monde, 1887-88. Durant deux campagnes de fouilles, ils arrachent du sol, au prix d'innombrables difficultés, les reliques de la civilisation achéménide, dont la fameuse frise des Immort els, qui donnera lieu à une grande exposition au Louvre après leur retour triomphal. Le premier voyage a été réédité par Phébus en deux volumes, Une Amazone en Orient : du Caucase à Persépolis (1989) et L'Orient sous le voile : de Chiraz à Bagdad (199 0). Broc, Dictionnaire illustré des explorateurs français du XIXème siècle, II : Asie (1992). Gran-Aymeric, Jane Dieulafoy, une vie d'homme (1990). Lapeyre, Le Roman des voyageuses françaises (2007).
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