GEVIN-CASSAL (Olympe). Légendes d'Alsace .
700,00 €Prix
Paris, Boivin & Cie, éditeurs, 1917, gr. in-8 (28 x 20 cm), percaline vert clair. Premier plat polychrome représentant un vol de cigognes (d'après l'ill. p. 15) au-dessus du château de Saint-Ulrich en ruine (le Grand-Ribeauvillé, figuré p. 45 dans son état d'origine). Second plat muet, dos orné du titre et d'un blason doré, tête dorée (Schmitt, graveur, Engel, relieur), (4)-296-(4) pp. ¦Édition originale illustrée par Albert ROBIDA de 133 dessins in-texte. Réédité au format in-16 en 1948, 1954, 1956. Dans une not ice sur Olympe Gevin-Cassal (1860-1945) dans leur livre Les Stoeber, poètes et premiers folkloristes de l'Alsace (2002), Marie-Louise Witt et Pierre Erny écrivent : "Épouse d'un peintre atteint d'une maladie incurable, O. Gevin-Cassal dut subvenir aux be soins de sa famille en travaillant à Paris dans l'administration de l'Assistance publique, puis au Ministère de l'Intérieur où elle accéda au poste d'inspectrice générale. Fine, cultivée, aimant la littérature et la poésie, elle mit ses talents de conteuse et d'écrivain au service de la jeunesse : Récits d'une maman, 1892 ; La Fille du docteur, 1894 ; Histoire d'un petit exilé, 1895 ; Nany, histoire d'une petite fille, 1895 ; etc. Mais comme elle-même était née à Bâle, nièce d'un ancien maire d'Altk irch, elle s'intéressa fortement au Sundgau. Elle publia des récits relatifs à cette région dans des périodiques, puis les rassembla dans Souvenirs du Sundgau, récits de Haute-Alsace, publié à Paris en 1892 et couronné par l'Académie Française. Légendes d'Alsace. Il était une fois..., illustré par A. Robida, parut en 1917. L'auteur a peut-être puisé en partie dans la tradition orale. "Parler de l'Alsace qui souffre, n'est-ce pas lui dire que nous pensons à elle, que nous l'aimons, que l'espoir fleurit e n nos coeurs douloureux." L'oeuvre d'O. Gevin-Cassal semble assez bien refléter l'état d'esprit des Alsaciens de Paris avant 1918, au demeurant fort actifs". Il est en effet important de souligner que l'ouvrage paraît en plein conflit, alors que l'Alsace est encore allemande, et qu'elle a été un des enjeux majeurs de la "revanche". On peut dire en ce sens que ce livre participe de l'"effort de guerre" pour la reconquérir. Plusieurs livres sur l'Alsace paraissent pendant la guerre ou juste après, notamment en plat historié : Nos petits Alsaciens chez eux de Paul Kauffmann (1918), L'Alsace heureuse de l'Oncle Hansi (1919). Éditeur de la collection des Paul d'Ivoi (cf. PH 12/237), Boivin a également publié le Journal d'une petite Alsacienne de Mme Cremn itz, illustré par Félix Régamey (1917). Olympe Gevin-Cassal a récemment fait l'objet de recherches en raison de sa vie atypique. Elle a d'abord attiré l'attention de l'historienne nord-américaine Linda Clark, spécialiste de l'émancipation des femmes sous la Troisième République, qui lui consacre un chapitre dans son étude The Rise of professional women in France: gender and public administration (2000), et une biographie lui a été consacrée par sa petite-fille Geneviève Lefort : L'Éducation des mères : Olympe Gevin-Cassal, inspectrice générale de l'enfance (1859-1945) (2011). "A partir des archives personnelles d'Olympe Gevin-Cassal, inspectrice générale de l'enfance, et de nombreux autres documents", dit l'éditeur, "Geneviève Lefort retrace l'itinérai re d'une femme hors du commun. Olympe Gevin-Cassal a joué un rôle de pionnière dans la mise en ouvre de la politique de la petite enfance sous la Troisième République. Les divers aspects de sa personnalité apparaissent au cours de l'ouvrage : on y croise l 'épouse et la mère, la femme de lettres et ses chroniques sociales dans La Fronde, la républicaine, la féministe. Et aussi l'hôtesse d'un modeste grenier de banlieue où se rencontraient écrivains, artistes, journalistes, hommes politiques, hauts fonction naires et amis sincère." Parmi eux, citons Léon Daudet, Lucien Descaves, Judith Gautier, Camille Lemonnier. Elle était également en relation avec la famille Reclus et Félix Nadar avec qui elle échange une correspondance entre 1889 et 1902. Une personnali té méconnue est ainsi révélée, exemplaire du parcours d'une femme d'origine modeste qui, ne possédant aucun diplôme, put accéder professionnellement aux plus hautes fonctions administratives. Ces fonctions, qui l'accaparèrent avant la fin du siècle jusque après la Grande guerre (de 1893 à 1926), furent menées parallèlement à sa carrière d'écrivain. Son livre fait référence dans la bibliographie des contes et légendes d'Alsace. Dans Légendes d'Alsace (1989), Gravier constate que certaines semblent d'aille urs inventées "par la charmante conteuse". Il est cité dans l'Encyclopédie de l'Alsace (article "Légendes"), dans le volume Alsace de la collection des Encyclopédies régionales (vol. 10, 1982), dans Maudhuy, Contes et légendes d'Alsace (2009). On lira en complément, en plat historié, Edmond Tuefferd et H. Ganier (Récits et légendes d'Alsace, 1884, PH 8/168), Erckmann-Chatrian (Contes et romans alsaciens, 1877, PH 3/59), Alphonse Daudet (Les Cigognes, ill. Gustave Jundt, 1883, PH 8/151), Gusta ve Jundt (Hans, 1883, PH 9/185). On peut aussi consulter la somme encyclopédique de Charles Grad, L'Alsace (1889, PH 5/91). Brun, Albert Robida, p. 117 et 119. Superbe premier plat de ROBIDA.
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