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GONCOURT (Edmond et Jules de). Histoire de la société française  Révolution

GONCOURT (Edmond et Jules de). Histoire de la société française Révolution

SKU : 9501193
600,00 €Prix
Paris, Maison Quantin, Compagnie générale d'impression et d'édition, 1889, in-4 (33 x 27 cm), percaline rouge, bords biseautés. Au premier plat, à l'or, deux faisceaux de licteur de part et d'autre, en encadrement, au centre, médaillon de la République française, titre, en bas cartouche de l'éditeur sur une branche de palme. Au second plat, vignette de l'éditeur en noir (d'après la page de titre) aux initiales MQ (devise et allégories). Au dos, titre doré et silhouette noire d'une femme patriote en négligé (planche en couleur, p. 56, d'après le Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises, 1790), double plat de couverture polychrome conservé d'un seul tenant (fac-similé d'un morceau de papier de tenture d'appartement, fabriqué au commencement de la Révolution et conservé au Musée Carnavalet), tête dorée, non rogné, (4)-374-(2) pp. ¦Première édition illustrée de 44 documents hors-texte (28 en noir, 6 en couleurs, 7 doubles pages en noir, 3 doubles pages en couleurs).Édition originale, Dentu, 1854. Réédité par Didier en 1864 et par Charpentier en 1880.Les frères Goncourt ne sont pas que romanciers, diaristes ou chroniqueurs, ils sont aussi historiens. Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) se sont dabord fait les chroniqueurs des mœurs du XVIIIe siècle : Histoire de la société française pendant le Directoire (1855), Les Actrices (1856), Sophie Arnould daprès sa correspondance (1857), Portraits intimes du XVIIIe siècle (1857), Histoire de Marie-Antoinette (1858), LArt du XVIIIe siècle (1859 à 1875, 12 fascicules), Les Maîtresses de Louis XV (1860) avant de se lancer dans le roman contemporain avec Charles Demailly (1860). Les romans prennent ensuite le pas sur les études historiques, dont lune des dernières est La Femme au XVIIIe siècle (1862). Après la mort de son frère, Edmond de Goncourt se consacre au roman, à son Journal et à des études esthétiques, notamment sur le japonisme. Les études de mœurs du XVIIIe siècle conduisent à létude de celles du XIXe siècle et les expliquent. Les Goncourt nont cessé de scruter leurs contemporains, lobservation devenant document social au même titre que les témoignages historiques sur les époques anciennes. Pour ces derniers, tout est bon, non seulement les archives mais aussi les objets du quotidien, devenus eux-mêmes des témoins. Dans L'esthétique des Goncourt, Pierre Sabatier explique leur approche novatrice : « Pour cet essai de reconstruction d'une société si proche tout à la fois et si éloignée de nous, écrivent-ils dans la préface de lHistoire de la Société française pendant la Révolution, nous avons consulté environ quinze mille documents contemporains, journaux, livres, brochures, etc. C'est-à-dire que derrière le moindre mot, il est un document que nous nous tenons prêts à fournir à la critique, c'est-à-dire que cette histoire intime appartient sinon à l'histoire grave, au moins à l'histoire sérieuse ». Et cette documentation énorme a été aussi infiniment diverse. Ils ont dit qu'on ne pouvait reconstituer une époque dont on ne possédait pas les menus et ils ont mis cette théorie en pratique de la manière la plus constante. Ce ne furent pas seulement les lettres, pas seulement les gazettes, pas seulement les journaux de salon qui leur fournirent des renseignements (…) ce furent aussi les manifestes ou les chansons populaires, les comptes de maison, depuis celle du Roi, jusqu'à celle du plus humble artisan, ce furent plus encore la connaissance et le maniement des objets de l'existence courante qui les aida puissamment dans l'évocation rigoureusement précise et savante des époques étudiées (...). Ce sera dans ces reliques d'un temps, dans son art, dans son industrie, que l'historien cherchera et trouvera ses accords. Et ce procédé, procédé tout moderne, ils n'ont jamais cessé de le préconiser (…), pour eux, la vérité historique d'une époque ne peut se dégager que des documents contemporains de cette époque. Quelque consciencieuses que soient les relations des écrivains postérieurs, elles échappent rarement au parti-pris et, dès lors, la vérité se travestit à leur insu, en passant par leur plume. Mais, ce qui les séduisait surtout dans leur travail de dépouillement d'archives, c'est qu'ils se trouvaient en présence de matières inédites (…). L'histoire, basée sur une documentation inédite, devient une sorte de recréation du passé, au lieu d'une relation morte et abstraite. Ce seront encore les manuscrits qui révéleront le petit fait intime et curieux, souvent si expressif. La vie d'une époque ne se compose pas, en effet, de quelques grands événements diplomatiques, ou de quelques rares crises sociales seulement. Elle est bien plutôt faite d'une série d'habitudes et de coutumes qui varient insensiblement. Les grandes crises se ressemblent toutes ; les mœurs, au contraire, varient constamment comme varie la mode. Les Goncourt, désireux dans leur Histoire de la Société française pendant la Révolution et le Directoire de « peindre la France, les mœurs, les âmes, la physionomie nationale, la couleur des choses, la vie et l'humanité de 1789 à 1800 », n'ont négligé aucun petit événement caractéristique de cette époque troublée, si bien que la lecture de ces ouvrages évoque infiniment mieux l'existence du peuple parisien pendant la Terreur et le Directoire, que les ouvrages de Thiers et de Michelet » (Pierre Sabatier, L'esthétique des Goncourt, 1920).Ce livre se trouve généralement dans différents types de reliure (demi-chagrin à coin). Mais comme souvent pour ce type douvrage de référence, il est particulièrement rare dans la reliure percaline déditeur à plat historié.Exemplaire somptueux.
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