HERVILLY (Ernest d') . Les Bêtes à Paris . 36 sonnets .
350,00 €Prix
Paris, H. Launette et Cie, éditeurs, [1885], gr. in-8 (27,5 x 21, 5 cm), percaline rouge, bords biseautés. Premier plat polychrome (noir, vert, or, argent), barré d'une branche d'églantier fleurie, une autruche et son petit, titre doré. Au second plat, motif végétal ovale noir, dos muet, tr. dorées (Engel, relieur), [80 pp.] ¦Édition originale et unique de cet album illustré de compositions monochromes ou bichromes par Gustave Fraipont (1849-1923), imprimé et gravé par Ch. Gillot, 79 rue Madame. Table (par ordre alphabétique des animaux) : Ane, Autruche, Boeuf, Chat, Chevaux d'omnibus, Chevaux de fiacre, Chevreuil, Chien, Coq, Corbeau, Cygne, Éléphant, Épinoche, Goujon, Grillon, Hanneton, Hareng, Hippopotame, Hirondelle, Homard, Huître, L apin, Lion, Marmotte, Moineau, Mouche, Ours, Perroquet, Phoque, Poisson rouge, Porc, Rat, Serin, Singe, Zèbre. Ernest d'Hervilly (1839-1911) est un écrivain fantaisiste, journaliste de la petite presse, poète parnassien (Luc Badesco, dans La Génération poétique de 1860 (Nizet, 1971) et Yann Mortelette, dans Histoire du Parnasse (Fayard, 2005), lui consacrent plusieurs pages), compagnon de route des bohèmes, auteur de livres d'étrennes pour Lemerre, comme Les Héros légendaires (1889), romancier humoriste, de L'Ile des parapluies (1890), En bouteille à travers l'Atlantique (1894) et À Cocagne (1898), qui flirtent avec les voyages extraordinaires. Nous avons présenté de lui son roman excentrique Les Chasseurs d'édredons (1896, PH 5/92). Ami de Rimbaud et de Verlaine, il est représenté sur le célèbre tableau de Fantin-Latour Un Coin de table (1872). "Tout en fréquentant les sombres bureaux de rédaction et en vivant de la vie enfumée, poussiéreuse et énervante de Paris, il laissait son imagination s'envoler vers les pays lointains : amour boréal, amour africain, idylles chinoises et coloniales, tout le captivait, et son Harem n'est autre chose qu'un Tour du Monde en vingt-cinq parties. Ses strophes ont souvent la vaste allure de celles de Lecomte de Lisle, mais leur majesté d'éléphant est tempérée par un humour très relevé." (Pierre et Paul), Les Hommes d'aujourd'hui, cité par Catulle Mendès, Le Mouvement poétique de 1867 à 1900, 1903). Chacun de ses 36 sonnets est consacré à un animal. Son texte est présenté en réserve d'une large composition de Fraipont, dans un encadrement végétal toujours différent à chaque page (y compris en page de titre et dans la table). Plusieurs autres silhouettes et croquis de l'animal sont ajoutés au verso. Le l ivre offre ainsi une profusion de dessins et croquis du grand artiste, qui est encore au début de sa carrière et se lancera, l'année suivante, dans l'illustration de livres sur Paris et ses environs (Louis Barron, Les Environs de Paris, 1886, PH 18/344), puis de livres didactiques sur son métier (L'Art de composer et de peindre l'éventail, l'écran, le paravent, 1893, PH 19/369) ou sur les montagnes de France (Les Vosges, 1895, PH 17/329), avant de réaliser son chef-d'oeuvre en 1899, La Vie végétale (PH 24/459). Dès cet ouvrage, Fraipont se montre un artiste passionné de la nature sous toutes ses formes. Les sonnets d'Ernest d'Hervilly lui donnent l'occasion d'exprimer sa verve inépuisable sur des animaux parfois inattendus : la marmotte, le perroque t, le phoque, le zèbre, le poisson rouge ou le homard, qu'on ne mettrait pas d'emblée dans les animaux "parisiens" ! Chacun de ses croquis est déjà un petit reportage parisien : le chien d'aveugle, la marmotte ou le singe tenus en laisse par un musicien des rues, les chats de gouttière et les rats d'égouts, l'autruche ou l'éléphant qui promènent les enfants du parc, dans une charrette ou dans un panier dorsal, le zèbre rétif tirant un tonneau d'arrosage, le homard qui en a marre d'être dans sa vitrine d'exposition en compagnie d'une aubergine et d'un artichaut, le serin de la grisette à la fenêtre de sa chambrette, etc. Les animaux cités entrent dans plusieurs catégories : domestiques et de compagnie, apprivoisés et d'agrément, sauvages ou exotiques (pensio nnaires du zoo, animaux d'attraction et de spectacle), aptes à la consommation (poissons, gibier comme le chevreuil) ou nuisibles. Nous avons déjà décrit de nombreux plats historiés animaliers, depuis Les Vertus et les grâces des bêtes d'Eugène Mouton et Vimar (PH 13/255) jusqu'au Buffon illustré par Rabier (PH 25/473) en passant par Les Animaux sauvages de Louis Jacolliot (PH 18/352). En voici un de plus, parmi les plus originaux. Exemplaire superbe.
SKU : 9501066