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KIPLING (Rudyard). Histoires comme ça. Pour les petits.
  • KIPLING (Rudyard). Histoires comme ça. Pour les petits.

    300,00 €Prix
    Paris, Librairie Delagrave, 1932 (12-31), 34e mille, in-8 (23,5 x 19 cm), percaline verte. Au premier plat noir et or, dessin de lEnfant dÉléphant dont le crocodile mange la trompe pendant que le Serpent-Python arrive à son secours ; dessous (et dessus) une frise d"ombres danimaux africains qui entrent dans une arche africaine" (p. 55, légende p. 54, « Tout cela ne veut rien dire. Je les ai mis là parce que jai pensé quils faisaient bien. Ils seraient bien plus jolis encore si javais la permission de les peindre avec des couleurs »). Second plat muet, au dos titre doré en long, tr. rouges, (4)-207-(1) pp. ¦Édition illustrée de 21 dessins par lauteur, dont 20 à pleine page, et onze lettrines (depuis 1904, toutes les éditions Delagrave comprennent onze contes sur douze).Traduction de Robert dHumières et Louis Fabulet (Just So Stories for Children, 1902). Première publication française en 1903 (curieusement, le deuxième conte « Comment le Chameau eut sa bosse » semble avoir été omis par les traducteurs ; il a été traduit en 1979 par Pierre Gripari sous le titre : « Le Chameau et sa bosse »). Cest lun des plus célèbres livres pour enfants, avec Alice au pays des merveilles et Le Petit Prince. Alliant texte et image, ce sont vraiment des livres composés pour eux et non des romans pour adultes adaptés ensuite pour la jeunesse. Rudyard Kipling (1865-1936) est alors au faîte de sa carrière ; il recevra le Prix Nobel de littérature en 1907. Il nest pourtant traduit en français que depuis 1895, dabord parcimonieusement dans des journaux comme Le Temps, puis grâce à lenthousiasme de Louis Fabulet (1862-1933), ami dAndré Gide et de Maurice Leblanc. En 1899, le Mercure de France publie les deux volumes du Livre de la Jungle, qui sont un succès immédiat, et devient son éditeur principal, bien que Paul Ollendorff édite en 1900 deux romans traduits par Mme Charles Laurent, La Lumière qui séteint et Le Naulahka (écrit avec W. Balestier). Dans Une œuvre anglo-indienne et ses visages français (1971), Yves Guérin a retracé la découverte de lœuvre de Kipling par Fabulet : « Rien ne semblait donc prédisposer Fabulet à traduire Kipling et cest là quintervient le hasard. En mai 1898, Édouard Ducoté et A. Gide offraient à Oscar Wilde qui sortait de prison un dîner auquel assistait René Boylesve, Henri Ghéron, Hugues Rebell, Robert dHumières et Louis Fabulet. « Vers la fin du repas » raconte Fabulet « Oscar Wilde minterpella soudain et me dit : « Je vois ce qui vous plairait à vous ; lisez donc Kipling... » Le lendemain les Jungle Books tombaient sous mes yeux chez Galignani et je les achetais. Je lus le premier tome dans une nuit... » Désireux, pour des mobiles non littéraires, dagir rapidement, Fabulet télégraphia à Robert dHumières : « ... il nous fallait traduire cela à nos compatriotes ». Pourquoi cet enthousiasme soudain et brutal ? « ... cétait Adam ressuscité sans le paradis terrestre... ». Cet enthousiasme devait présider à la traduction des Jungle Books faite en collaboration avec dHumières. » Les traductions senchaînent, dabord des contes et nouvelles puis des romans (La Plus belle histoire du monde, LHomme qui voulut être roi, Les Bâtisseurs de ponts, Kim, Sur le mur de la ville, etc.). Histoires comme ça est un cas particulier dont François Rivière retrace la genèse dans « Kipling illustrateur » : « Lorigine des Histoires comme ça reste inextricablement liée à la composition du Livre de la Jungle mais aussi aux premiers pas hésitants de Joséphine, laînée des trois enfants de Carrie et Rudyard Kipling, en 1892, dans leur maison en rondins de Brattelboro (Vermont). Tandis quil publiait dans un certain désordre les différents épisodes de la saga mowglienne, lécrivain confiait à léditeur du St. Nicholas Magazine son intention de constituer un stock de contes animaliers qui lui permettraient de répondre de manière satisfaisante aux interrogations existentielles de sa fille... Les Just so stories eurent le temps de mûrir au fil des années qui virent la publication, successivement, de Capitaines courageux (1897), Stalky et Cie (1899) et Kim (1901). Et, lorsquils les découvrirent, les innombrables lecteurs de Kipling constatèrent avec délectation que ces histoires peu banales étaient accompagnées dillustrations de la main de lauteur. (Rappelons au passage que le père de Rudyard, John Lockwood, était lui-même peintre et graveur et quil avait été quelque temps plus tôt chargé denrichir de sa patte la première édition du Livre de la Jungle). La Baleine et son gosier, Le Rhinocéros et sa peau, LEnfant déléphant et, bien sûr, Le Chat qui sen va tout seul devinrent rapidement des classiques, réclamés chaque soir à lheure de la lecture par tous les petits dhommes... La prose sonore, très rythmée, de Kipling, une fois encore faisait mouche. Par la grâce dune création verbale constante, amusante et donc infiniment captivante, lauteur fait habilement passer les références didactiques de son propos. Mais comment Kipling eût-il pu déplaire à son auditoire, lui qui ne cessait de flatter chez celui-ci un fébrile désir dindépendance, une insatiable curiosité et, forcément, un goût impétueux pour laventure ? Tandis que la plupart des critiques restaient sans voix devant cet ovni littéraire quétaient les Histoires comme ça, Chesterton, dans le Bookman de novembre 1902, leur accorda le statut de "contes de fées racontés aux Hommes au Matin du Monde". » (Le Livre des livres pour enfants, 2008). Existe aussi en azur, bleu marine ou marron.Très bel exemplaire.
    SKU : 9500815
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