LERMONT (Jacques) . En pension .
350,00 €Prix
Paris, Charavay, Mantoux, Martin, Librairie d'éducation de la jeunesse, éditeur, [1891], gr. in-8 (28 x 20 cm), percaline rouge. Au premier plat, polychrome, deux jeune filles se tenant par les bras (les Sœurs Gaies, p. 73), le titre entrelacé de branches de lilas. Au second plat, encadrement à froid, au dos, branche de lilas, tr. dorées (Paul Souze, graveur), 232-(8) pp. ¦Édition originale illustrée de 75 [en fait 69] dessins par Auguste Leroux, dont 14 à pleine page.Si elle n'est pas spécialisée dans les livres pour les jeunes filles, la librairie Charavay, Mantoux, Martin en a publié un grand nombre dans ses collections à plat historié, au cours de la dernière décennie du XIXe siècle, comme le montre la bibliographie de cet éditeur publié dans notre Bulletin n°4 en 2008.« Les coquettes et luxueuses publications de l'éditeur Charavay se recommandent, entre autres mérites, par les charmantes compositions en couleur qui ornent les couvertures. Le premier coup d'œil jeté sur le livre invite à l'ouvrir ; on l'ouvre, et l'on ne s'en repent point » dit Judith Gautier (Le Rappel, 24 décembre 1891).En pension paraît en même temps (décembre 1891) que lHistoire du célèbre Pépé dEdgar Monteil (PH 16-314, PH 35-666), Le Dévouement de Claudine de J. Kergall (PH 53-956) et Cousine dAmérique de Louis Mainard (PH 34-648).La jeune Américaine Gypsy Lovell est lhéroïne dune série de livres à succès signés Jacques Lermont, débutée avec Gypsy (1887, ill. Job, Bouisset et Trick), se poursuivant dans Entre cousines. Joy et Gypsy (1888, ill. Leroux), puis dans Mon grand-frère (1890, ill. Leroux), et dont En pension est le quatrième volet.Dans le premier volume, Gypsy a 12 ans, et on la voit grandir dans les suivants jusquà ce quelle parte en pension dans le dernier. La pension ! Cette institution que les jeunes filles redoutent avant dy entrer et dont elles gardent un grand souvenir après en être sorties, moments conviviaux entre amies, espiègleries, joies et découvertes, devoirs studieux, et par-dessus tout une vie communautaire partagée entre organisation quotidienne, apprentissage de la vie et complicité ou rivalités entre camarades. Il est évident quun tel volume et un tel sujet, ne peuvent que séduire les lectrices, jeunes et moins jeunes : les premières y découvriront un aperçu de ce qui les attend, les secondes y retrouveront la nostalgie des instants disparus dune existence où lenfance laisse place progressivement à lâge adulte, en traversant ladolescence, surtout si les lectrices sont emmenées entre farces et brimades par Gypsy, la turbulente Américaine.Cest « un récit charmant. Toutes les jeunes filles qui ont été élevées « en pension » voudront connaître le Croissant d'or, la gaie et vivante Gypsy, revivre l'existence des petits ragots, retrouver les émotions des punitions, celles des affections vraies et désintéressées ; elles retrouveront là les exigences du travail, celles de la paresse, l'amour du jeu et des plaisirs bruyants, etc., etc., enfin cette vie menée dans leur jeunesse et qui, peut-être à cause du petit nombre des événements qui s'y passent, laisse dans la mémoire une trace ineffaçable. » (La Nouvelle revue, 1892, volume 74, p. 172).« Que sera-t-elle au juste, cette vie de pension qui lui paraît si belle à distance, Gypsy lignore (…) Il y aura des « sottises » à éviter ou à faire, des leçons et des devoirs, beaucoup de partie de jeu et un peu, pas trop détudes. Voilà ce qui miroite devant ses yeux » (pp. 20-21). Quelle sera son sort ? Cest ce que nous apprendra le livre.Judith Gautier explique : « En pension (…) est le récit de la vie de miss Gypsy Lowell pendant les années qu'elle passa en qualité de pensionnaire à l'institution du Croissant-dOr, ainsi nommée parce que les jeunes filles aperçoivent de leurs fenêtres une colline couronnée d'érables qui prennent des reflets dorés au soleil couchant. Miss Gypsy est une aimable espiègle, dont les progrès édifiants dans la voie de la perfection nous sont contés avec beaucoup de charme et de bonne humeur sans rien qui sente le fastidieux pédantisme de certains moralistes. » (Le Rappel, 24 décembre 1891).Albert Cim écrit : « En Pension (…) intéressera surtout les jeunes filles. Elles y verront, au milieu d'attrayantes aventures, comment sont élevées leurs petites camarades aux Etats-Unis, et quels sont les études et les jeux en vigueur dans les pensionnats américains. » (Le Radical, 27 décembre 1891).« En pension, par Jacques Lermont, est la continuation de l'histoire de l'espiègle et amusante Gypsy dont le bon cœur et la drôlerie originale font pardonner tant d'étourderies. Gypsy a, dans trois volumes déjà, fait le bonheur de nos petits lecteurs français par le tableau de ses pittoresques aventures, présentées avec gaieté et rappelant, sans les imiter en rien, les amusantes Scènes de la vie des enfants en Amérique [de Stahl/Hetzel]. Après avoir vu Gypsy dans le cadre rustique de la maison paternelle, puis dans celui de la vie citadine, nous la retrouvons, dans le nouvel ouvrage de M. J. Lermont, terminant son existence de jeune fille, encore gaie, encore fantaisiste, mais adoucie par les petites épreuves qu'elle a subies, prête enfin pour les nouveaux devoirs qui l'attendent. » (Le Temps, 26 décembre 1891).Jacques Lermont est un pseudonyme de Jeanne de Sobol (nom d'alliance Mme Soboleska, 1840-1907), traductrice chez Hetzel de Mayne-Reid (La Montagne perdue, 1882, Les Émigrants du Transwaal, 1886), L. M. Alcott (Jack et Jane, 1883, La Petite Rose, avec ses six tantes et ses sept cousins, 1885), S. May (Les Jeunes filles de Quinnebasset, 1887), Suzan Coolidge (L'Aînée, 1889), Mrs Molesworth (Mes frères et moi, 1892), et romancière : Les Cinq nièces de l'oncle Barbe-Bleue (Charavay, Mantoux, Martin, 1892), Miss Linotte (Librairie d'éducation de la jeunesse, 1893), Siribeddi : mémoires d'un éléphant (Hetzel, 1896), Disparus (id., 1904), Trois âmes vaillantes (id., 1906), etc. Elle publie aussi sous son nom chez Quantin, Librairies-imprimeries réunies L.-H. May, Charavay, Mantoux, Martin, entre 1888 et 1908.Peintre et illustrateur, Auguste Leroux (1871-1954) a illustré plusieurs livres mais peu de plats historiés. On peut citer dans ce domaine son travail pour Ben Hur de Lewis Wallace (Delagrave, 1902, PH 42-769).Bel exemplaire.
SKU : 9501779