VIMAR (Auguste). La Poule à poils .
450,00 €Prix
Paris, H. Laurens, [1904], in-8 (24,5 x 19 cm), percaline bleu roi. Au premier plat, polychrome, la poule Yollande, déplumée (mais poilue), vêtue d'une robe et d'un fichu, foulard sur la tête. Au second plat, vignette noire de la collection (une plume et un crayon croisés dans un bouquet floral sur lequel est posé un cartouche au nom de la collection, et les initiales de l'éditeur HL), dos décoré de deux petits fers de part et d'autre du titre en long, (4)-98-(2) pp. ¦Édition originale illustrée de 98 dessins dont 4 hors-texte en couleurs. Texte et dessins d'Auguste Vimar, deuxième titre de la collection Plume et crayon, après Yves le marin par G. Fraipont.Auguste Vimar (1851-1916) fut très apprécié de ses contemporains. Certains livrèrent leur témoignage sur cet artiste et sa carrière dartiste animalier : « Après Grandville et ses Animaux peints par eux-mêmes ; après Gratz, Oberlander, Reinieke, et toute cette spirituelle et cette solide école de Munich à laquelle Caran d'Ache a emprunté son amusante interprétation du cheval ; après Frémiet, Steinlen, Willette et leurs chats il se crée une incontestable originalité, non pas d'animalier le mot ne rend pas exactement ma pensée mais de « bêtier », tant pis pour le néologisme ! Ses amis l'encouragèrent ; parmi ceux-ci, Victorien Sardou, son cousin. Et alors, coup sur coup, cet émule de Toussenel illustre : L'Arche de Noé, de Paul Guignou ; L'Illustre dompteur, du même ; Les Vertus et les Grâces des bêtes, du philosophe charmant Eugène Mouton, avec quel esprit et quelle finesse ! C'est une véritable psychologie des bêtes qu'il a si bien, si longuement étudiées : le Figaro illustré en fait un de ses principaux collaborateurs. Les commandes affluent : May lui confie L'Oie du Capitole, de Léo Claretie, pour paraître prochainement. Puis le cadre s'élargit : la peinture, après l'aquarelle, le sollicite : il fait le portrait des chevaux et, partant, des amazones élégantes et des sportsmen aguerris. En sept années, il devient le peintre attitré, recherché, des gens de sport. C'est la fortune, maintenant, qui met les pouces : elle revient à celui qu'elle avait abandonné. » (Yveling Rambaud, Silhouettes d'artistes : avec portraits dessinés par eux-mêmes, Société française d'éditions d'art, 1899).« Paul Guigou, l'écrivain délicat qui fut pendant quelques mois conservateur de notre Musée, mettant à profit les rares loisirs que lui laissait le mal qui devait l'emporter, venait d'achever le texte d'un album d'étrennes ; il le soumit à notre ami et lui proposa d'en composer l'illustration : le pacte fut conclu d'enthousiasme et de cette collaboration naquit L'Arche de Noé. Le succès fut complet, décisif, les éditions se multiplièrent à la grande joie des petits et des grands enfants ; notre ami était désormais classé parmi les illustrateurs les plus en vue. Successivement, parurent chez Delagrave, chez Mame, chez Laurens, chez Fleury, à la librairie du Figaro, vingt-deux albums ou volumes, dont deux [trois] entièrement de lui pour le texte et pour l'illustration : le Boy de Marias Bouillabès et La Poule à poils. Une de ses dernières joies fut de recevoir peu de temps avant sa mort, le premier exemplaire de l'édition anglaise de ce volume, qui permettra à nos petits voisins d'outre-Manche de se divertir à l'égal des petits Français, en lisant les mésaventures drolatiques de ce volatile devenu légendaire. Quand on songe qu'en même temps qu'il tenait tête aux commandes des éditeurs, Vimar collaborait au Figaro illustré, à Mon journal, au Rire, au Soleil du dimanche ; qu'il composait de belles affiches, peignait de spirituels tableautins et brossait de vastes décorations (ours blancs et pingouins) pour le Palais de la mer à l'Exposition de 1906, on demeure stupéfait du travail écrasant qu'il a dû s'imposer, sans que sa verve étincelante et sa bonne humeur native en aient été altérées, sans que le succès ait cessé un instant de lui être fidèle. » (José Silbert, « Auguste Vimar », Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Marseille, 1916).Quant à cet album, son thème original est évoqué par des commentateurs récents : « La Poule à poils, illustrée de dessins remarquables de Auguste Vimar si habile à peindre les animaux, se déroule dans une ferme. Une servante, emportée par la gourmandise, plume par erreur une poule encore vivante. Prise de remords, elle essaie sur Yollande, la couveuse pelée, un onguent-miracle. Et la poule... se couvre de poils ou plutôt de cheveux et fera les beaux jours d'un grand cirque américain et aussi la fortune des gens de la ferme. » (Jean-Claude Périquet, Le Coq : histoire de plume et de gloire (2003), p. 66).« Outre ses Fables de La Fontaine et celles de Florian, Vimar a laissé une œuvre drôle et optimiste (…) : dans La Poule à poils, chez Laurens (…), un volatile rescapé miraculeusement d'une marmite va se voir appliquer sur son épiderme déplumé une lotion capillaire qui en fera un gallinacé d'un nouveau genre pourvu d'une abondante pilosité. Cest léger, enlevé, bien dans lesprit goguenard et farceur de lépoque. » (Jean-Marie Embs et Philippe Mellot, 100 ans de livres d'enfant et de jeunesse: 1840-1940 (2006), p. 63).La traduction anglaise parut aux Etats-Unis en 1914 traduit par Nora K. Hills sous le titre : The Curly-Haired Hen (New York, Desmond Fitzgerald). « Cest lhistoire, les vicissitudes et la gloire finale de Yollande la Poule à Poils. La traduction semble bien rendre lesprit de loriginal tandis que les dessins intelligents suffisent à eux seuls pour raconter lhistoire » (Bulletin of the Rosenberg Library, 1920). Louvrage a du succès en anglais et est réédité chez Grosset en 1938.Existe dans différentes couleurs de toile (gris-bleu, azur, crème).Bel exemplaire.
SKU : 9500871